Audi a un véritable amour pour les compétitions d’endurances. Son palmares aux 24 heures du Mans a participé à forger sa réputation en sport automobile. Une expérience que la marque aux anneaux propose à ses clients mais aussi aux médias avec les Audi Endurance Expérience. Le brief est simple, il s’agit de courses de plusieurs heures (ayant pu aller jusqu’à 24 heures) sur circuit avec des véhicules de la marque. Le concept se renouvelle et devient survolté. Devenu plus court en raison de contraintes liées à des véhicules électriques, l’Audi E-Tron Endurance Experience, A3E, a été une expérience ludique et unique. On vous embarque avec nous !
Le brief !
Cette A3E est une toute nouvelle version des Endurance Expériences d’Audi. L’objectif n’est pas seulement d’aller le plus vite possible, il faut aussi gérer sa batterie. En effet, cette course de 3 heures laisse juste assez d’autonomie aux Audi E-Tron GT et RS E-Tron GT pour terminer sans recharge. Il y a donc une part importante de gestion d’énergie et d’autonomie.
La marque a fait les choses en grand. Pour l’occasion, le circuit Paul Ricard a été réservé pendant deux jours. 21 équipes étaient présentes, chacune avait un box dans les paddocks et un team manager. Les invités, qu’ils soient médias, influenceurs ou clients, portaient les couleurs de la marque aux anneaux. Une combinaison, un casque et des gants étaient fournis. Pas de jaloux dans les paddocks, tout le monde est logé à la même enseigne et la sensation d’immersion dans la peau d’un pilote commence dès les essais.
Les essais
La première journée de l’A3E a été consacrée aux essais. Sous un soleil radieux, il était temps de découvrir la piste et d’élaborer nos premières stratégies. Heureusement, notre Team Manager, Aurélien, avait travaillé sur le sujet. Le local connaissait parfaitement la piste et avait déjà participé aux précédentes éditions des Endurance Expérience d’Audi.
Un habitué qui a su guider notre équipe. Les premiers tours sur la piste ont été l’occasion de la découvrir dans cette configuration de 3,8 km reprenant la première version du tracé. Ne pensez pas monter dans la voiture et foncer tête baissée. L’Audi E-Tron Endurance Expérience demande plus de finesse et de stratégie. Les trajectoires indiquées par notre ingénieur ont été étudiées pour maintenir une vitesse maximale sans freiner, en utilisant peu l’accélérateur.
À la fin d’une après-midi d’essais, les quatre membres de l’équipe ont les trajectoires en tête, les vitesses d’entrée dans les virages et les consommations nécessaires pour rouler 3 heures sans recharger.
Le bolide
Audi nous a prêté pour la course sa voiture électrique la plus sportive. Il s’agit de l’Audi RS E-Tron GT. Une véritable supercar déguisée en berline, comme nous l’avions écrit dans notre essai.
La superberline utilise trois moteurs électriques pour une puissance cumulée de 646 chevaux (en boost) et un couple de 830 Nm. L’Audi RS E-Tron GT a suffisamment de ressources pour vous coller au siège, mais nous ne les utiliserons pas. Lors de l’A3E, nous étions plus focalisés sur la batterie de 93 kWh et l’autonomie. Symbole d’un monde qui change ? Peut-être, mais avant le grand remplacement des moteurs thermiques en sport automobile, il faudra résoudre quelques problèmes, notamment l’autonomie et la recharge.
La Superpole
Pour déterminer l’ordre de départ sur la grille, Audi n’a pas fait les choses comme d’habitude. Cette séance de qualification était différente. Effectivement, l’objectif n’était pas d’être le plus rapide mais plutôt d’être le plus régulier. Audi avait donné un temps cible, 2m10 par tour. Et pour corser un peu plus les choses, c’est la moyenne des deux tours de qualification qui doit se rapprocher le plus possible de ce temps indiqué.
En arrivant au circuit Paul Ricard le jour de la course, la météo était menaçante. C’est à la sortie du briefing d’avant-course que le ciel nous est tombé sur la tête. Le départ et la majorité de la course se feront sur piste mouillée. Une météo ajoutant du challenge car il a fallu revoir les vitesses sans avoir droit à de nouvelles séances d’essais.
À la sortie du briefing, nous partons avec notre ingénieur récupérer la voiture numéro 9. Notre Audi RS E-Tron GT est bien chargée à 100 %, direction la grille de départ, le stress commence à grimper. Heureusement, le moment de mise en place des voitures et du safety-car, une Audi S1 Hoonitron, nous laisse le temps de faire un “Grid Walk”. Tous les invités peuvent se retrouver sur la ligne de départ, l’occasion de prendre des photos pour immortaliser ce moment et de peaufiner une dernière fois notre stratégie.
Mais au moment de l’évacuation de la grille, je me retrouve seul dans la voiture. Le stress est bien de retour, partagé avec un peu d’excitation. Dans ma tête résonne une voix, celle de Flash McQueen dans son moment de concentration au tout début du film. Pour que ce soit plus clair, je vous laisse une publication Instagram.
5,4,3,2,1, partez, la première édition de l’Audi E-Tron Endurance Expérience est lancée. Je me retrouve pour la première fois dans une course FFSA sur le mythique circuit Paul Ricard. Et dès le virage du raccordement, je me rends compte qu’il va falloir adapter toutes nos vitesses d’entrée et de sortie de virages sur la piste. Les 2,3 tonnes de la voiture glissent vraiment sur ce miroir de bitume. Il va falloir être très fin sur le volant pour ne pas déclencher les aides à la conduite et ralentir. Le moindre coup de frein est à proscrire, il s’agit d’énergie perdue, un luxe qu’on ne peut pas se permettre.
À la fin du premier relais, je donne aux coéquipiers mon ressenti sur la piste et ça ressemble à “roulez 10 km/h moins vite dans chaque virage”. Les relais s’enchaînent, la première heure de course passe et nous sommes 16ème sur 21 voitures. Un peu déçu, notre ingénieur me dit de ne pas en tenir compte, cela dépend du nombre d’arrêts déjà effectués et tout peut être changé. Et il avait raison !
En fin de course, on observe notre voiture numéro 9 remonter dans les cinq premières places du classement. La stratégie consistant à rouler plus lentement en début de course semble porter ses fruits. En revanche, la batterie se vide plus vite que prévu. L’ingénieur nous dit de ralentir, il va falloir mesurer chaque accélération pour éviter la panne de courant. L’anxiété gagne le box, d’autant plus que nos voisins sont à la première place.
Le dernier relais est confié au plus économe, Arnaud de StartandStop, il a la responsabilité de finir la course avec le peu d’énergie restant. Bravo à lui, il ramènera la voiture au bout de 65 tours avec 0% de batterie, ce qui nous assure une deuxième place au classement général.
Que retenir de cette course survoltée ?
Evidemment, Audi E-Tron Endurance Experience n’a pas l’intensité d’une course d’endurance avec des voitures thermiques. Les notions de pilotages sont différentes, moins intenses mais pas pour autant ennuyantes.
La stratégie et l’écoconduite viennent prendre une place plus importante que les véritables techniques de pilotage. Ici pas de freinage dégressif, pas d’attaque par l’intérieur ou encore de gestion des pneumatiques. Il est possible de charger la voiture durant l’épreuve mais au prix d’une pénalité de 20 minutes.
Toutefois si Audi prenait pour décision d’inclure la recharge pour les prochaines éditions, on pourrait imaginer une course plus longue avec l’autorisation de faire des arrets recharges. Les strategies seraient encore plus nombreuses, le rythme au tour certainement plus rapide et la compétition deviendrait plus sportive.
A3E n’en reste pas moins une première édition intéressante et prometteuse. Une expérience ludique avec un storytelling bien maitrisé de la part d’Audi. Les participants se sont pris au jeu et l’ambiance était bon enfant.