CONDUITE AUTONOME : BYD PRÊT À PASSER AU NIVEAU 3

Le premier constructeur chinois annonce avoir décroché une autorisation pour tester le niveau 3 d’automatisation (sur une échelle qui va jusqu’à 5) dans la ville de Shenzen. Il revendique être le premier à avoir été sélectionné.

Sans doute vexé par les annonces de BMW, mais aussi de Mercedes, IM Motors (SAIC Motors), Arcfox et Shangan Auto, qui ont aussi communiqué sur des autorisations et des tests à venir, BYD affirme avoir une licence depuis le 21 juillet. Et cette autorisation concerne Shenzen, la ville où est basée ce géant de l’industrie automobile.

La Chine, qui va très vite dans tous les domaines, a élaboré une doctrine en novembre dernier. Le ministère de l’industrie, de l’information et de la technologie, souhaite promouvoir la conduite automatisée de niveau 3, et même 4, mais dans des conditions bien précises. À Pékin, par exemple, les tests se déroulent d’abord sur des sites fermés et prévoient des analyses par des experts. Le véhicule doit montrer son aptitude à respecter le Code de la route et son bon fonctionnement avant de pouvoir circuler sur route ouverte, sachant qu’une formation solide est exigée de la part des conducteurs qui seront derrière le volant pour reprendre le contrôle en cas de problème. Pour faire simple, les véhicules sont auscultés sous toutes les coutures et les constructeurs prendront toute la responsabilité en cas d’accident.

Une façon de devancer (aussi sur ce plan-là) Tesla ?

Dans ces conditions, on imagine difficilement Tesla pouvoir faire ce qu’il veut, dans le cadre de la version FSFD (Full Self Driving) de l’Autopilot et introduire des fonctions à la limite de la légalité, comme il a pu le faire aux Etats-Unis.

Pour rappel, les seuls constructeurs à avoir été agréés au niveau 3 sont Mercedes (en Allemagne, ainsi qu’au Nevada et en Californie) et Honda (au Japon, dans le cadre d’une série limitée). BMW va bientôt rejoindre ce club. La firme munichoise va offrir la prestation à partir de mars prochain, en Allemagne sur la Série 7. Ces trois marques ont pour point commun d’utiliser un lidar, un capteur laser que la firme d’Elon Musk se refuse d’utiliser.

Les constructeurs européens ont bien l’intention d’exploiter leur savoir-faire en Chine. BMW a décroché une licence de test en Chine pour le niveau 3 à Shanghaï, et Mercedes à Pékin. BYD, qui avait initialement prévu de coopérer avec Baidu (l’équivalent de Google en Chine), travaille sur la conduite autonome avec des partenaires et développe ses propres puces. Avec ce permis, le constructeur chinois – qui est sur le point de détrôner Tesla au niveau des ventes de véhicules électriques – prend donc un nouvel ascendant sur son rival américain.

Pour résumer

BYD, le géant chinois de l’industrie automobile, annonce avoir obtenu une autorisation pour tester la conduite autonome de niveau 3 dans la ville de Shenzen. Se positionnant comme le premier constructeur chinois à recevoir cette licence, BYD réagit aux annonces de BMW, Mercedes, IM Motors, Arcfox et Shangan Auto. La Chine, accélérant dans le domaine de la conduite autonome, a établi des règles strictes, exigeant des tests approfondis avant la circulation sur route ouverte. Cette avancée de BYD pourrait également rivaliser avec Tesla, qui opère dans le domaine de la conduite autonome. En Chine, Mercedes et BMW ont déjà obtenu des licences pour le niveau 3, utilisant des capteurs lidar que Tesla refuse d’adopter. Avec cette autorisation, BYD renforce sa position sur le marché, menaçant même la suprématie de Tesla dans les ventes de véhicules électriques.