
Berline moyenne familiale par excellence, la Série 3 a bénéficié d’un restylage en 2022. L’occasion d’en reprendre le volant avec une motorisation diesel intermédiaire qui ravira ceux qui enchainent les kilomètres.


Pas de chichi, pas de motorisation flamboyante ni de finition supérieure : notre BMW Série 3 restylée de prêt ne verse pas dans l’extravagant. Et c’est tant mieux ! Si l’on croise très souvent des finitions M Sport sur les BMW récentes, celle que vous avez sous les yeux en est dépourvue. Le look perd un tout petit peu en agressivité, ce qui n’est pas désagréable pour une auto du quotidien qui n’a aucune velléité sportive. Drapez là du joli bleu sombre métallisé Tansanitblau et vous obtenez une auto absolument passe-partout, malgré les jantes de 18 pouces optionnelles.




Confortable… Avec la bonne configuration
Là où se passer de la finition M Sport fait toute la différence, c’est qu’on passe aussi outre le châssis sport abaissé de 10 mm et aux tarages de suspension plus fermes. Avec la suspension passive d’origine, la Série 3 reste ainsi très décente en confort. L’amortissement est assez ferme, cela ne fait aucun doute, mais il ne se montre jamais cassant et les trépidations sont assez remarquablement maîtrisées, malgré les jantes de 18 pouces. Surtout, se passer du châssis sport ne fait pas de la Série 3 une auto paresseuse, elle qui fait au contraire preuve d’une belle agilité pour une voiture à vocation familiale.

Jamais elle ne donne l’impression de se désunir ou de ne pas encaisser ce qu’on lui demande. Attention sur le mouillé toutefois, car si l’architecture propulsion chère à la marque est bien présente, c’est l’avant qui décroche gentiment si on le provoque, notamment sur les ronds-points abordés avec un peu trop d’enthousiasme. C’est à cet instant que l’on se rend compte que la direction pourrait être un peu plus informative, bien qu’elle offre une précision et une consistance suffisantes.

Du couple à revendre
Pour accompagner ce châssis prévenant, nous avons jeté notre dévolu sur la motorisation 20d, un 4-cylindres 2.0 turbo diesel de 190 ch et pas moins de 400 Nm de couple qui déboulent dès 1 750 tr/min. Le bloc est un modèle du genre, étant à la fois performant, souple et peu sonore. Il se distingue aussi par son absence de vibrations et par une sobriété à toute épreuve. Notre périple de 1 300 km s’est soldé par une moyenne de 6,1 l/100 km seulement, avec beaucoup d’autoroute avalée à 135 km/h au régulateur. Quel bonheur de pouvoir enchaîner plus de 800 km de voie rapide sans devoir faire le plein ! La démonstration est encore plus impressionnante sur route avec seulement 5,0 l/100 km relevés en conduite normale.

De son côté, la boîte automatique à 8 rapports (seule transmission disponible) profite d’une très bonne gestion et passe ses rapports toujours au bon moment, si bien que les palettes au volant sont inutiles dans la vaste majorité des cas. On pourrait seulement lui reprocher quelques à-coups à très basse vitesse, mais ils restent heureusement très rares.
Un habitacle de qualité

De quoi pleinement apprécier les trajets à bord, d’autant que l’habitacle est des plus agréables. BMW est probablement le constructeur qui fait encore le plus attention à la qualité de finition et de fabrication des habitacles de ses modèles les plus modestes, parmi le trio allemand premium composé également d’Audi et de Mercedes. Ajustements au cordeau, matériaux flatteurs, plastiques de qualité, boutons qui cliquent fermement et avec assurance… L’ensemble inspire la confiance et la solidité. Nous ne saurions que trop vous conseiller d’opter pour le grand toit ouvrant vitré (1 600 €) pour amener un peu de lumière dans l’habitacle, ainsi que pour la belle sellerie Vernasca en cuir marron (1 650 €) pour égayer un peu le tout et relever encore un peu la qualité perçue. Le système d’infodivertissement, avec ses deux grand écrans incurvés juxtaposés, demande un petit temps d’adaptation pour comprendre ses différents menus. Mais une fois l’arborescence assimilée, il se révèle pratique à l’usage, d’autant qu’on peut le piloter très facilement avec la molette iDrive placée sur la console centrale. Parfait pour ne pas quitter la route des yeux longtemps et éviter de devoir pianoter sur l’écran tactile ! L’espace alloué aux passagers arrière est décent sans pour autant faire référence dans la catégorie, notamment au niveau de la place aux jambes, correcte mais pas généreuse. Quant au coffre, il est donné pour 480 l de contenance, de quoi faire entrer plusieurs valises cabines ou sacs de voyage.




Le choix raisonnable par excellence
Pragmatique au possible, la BMW Série 3 coche toutes les cases de la berline agréable et parfaite au quotidien. Elle ne manque de rien, dispose de qualités routières enviables et, gréée de la motorisation 20d, elle se fait oublier tout en délivrant ce qu’on attend d’elle côté performance en gardant un appétit de moineau. Le mieux dans tout ça ? Son malus est compris entre 150 et 400 € seulement, puisque les rejets de CO2 ne dépassent pas 138 g/km. Alors certes, ce beau tableau n’est pas gratuit puisque qu’il faut débourser au moins 52 300 € pour se l’offrir, tandis que la note monte à 65 565 € pour l’exacte configuration que vous avez sous les yeux. Mais la concurrence n’est vraiment pas plus clémente avec le porte-monnaie… Il est vrai que la 320d ne fait pas autant rêver qu’une M3, mais en offrant le choix entre berline et break, le tout en propulsion ou quatre roues motrices xDrive, il y a tout ce dont on peut avoir besoin au quotidien sans braquer la banque.