Essai : 3 atouts et 3 faiblesses du nouveau Suzuki S-Cross 2022

Suzuki a jugé bon d’offrir un ravalement de façade à son SUV compact, qui revient métamorphosé. Pourtant, il reste techniquement le même que celui qu’il remplace, avec du bon et du moins bon. Voilà quelques points forts et points faibles du nippon.

Atout n°1 : la présence d’une vraie transmission intégrale

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Si le S-Cross existe en traction, il sort un peu du lot en proposant une transmission intégrale efficace, ce qui n’est pas le cas de beaucoup de ses concurrents. Baptisée All Grip Select, elle dispose de quatre modes pour s’adapter à toutes les situations de conduite. En Auto, elle reste une traction la plupart du temps et ne renvoie du couple sur l’essieu arrière que si elle détecte un changent d’adhérence. En Sport, l’arrière est plus facilement sollicité en fonction de la pression sur l’accélérateur. En Snow, la voiture reste en 4×4 par défaut (même si la majorité du couple est quand même distribué sur l’essieu avant) pour toujours offrir une motricité optimale quand l’adhérence est précaire. Enfin, un mode Lock utilisable jusqu’à 60 km/h permet un blocage du différentiel central. Conjugué avec l’ESP et l’antipatinage, il freine les roues qui patinent et donne toute la puissance aux roues qui adhèrent. Pratique pour se sortir d’une ornière boueuse ou évoluer en terrain meuble.

Atout n°2 : l’habitabilité

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Avec ses 4,30 m de long, le S-Cross est un peu le séant entre deux assises puisqu’il est gros pour appartenir au segment B et un peu court pour le segment C. Pourtant c’est bien à ce dernier que Suzuki le compare. S’il n’est pas très imposant physiquement, il dispose en revanche d’une belle habitabilité aux places avant comme arrière, avec de la place aux jambes et une garde au toit convaincante. On regrette simplement une banquette un peu ferme et à l’assise haute. Le coffre est lui aussi du genre généreux avec 430 l de capacité annoncé, tandis que son accès est facilité par un hayon à l’ouverture très large.

Atout n°3 : l’équipement complet en entrée de gamme

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S’il ne brille pas par sa qualité de finition (les matériaux employés sont assez bas de gamme, même en finition haute), le Suzuki dispose en revanche d’un équipement à la page et complet dès son prix d’appel. On retrouve par exemple des optiques à LED, des jantes de 17 pouces, une caméra de recul, un régulateur adaptatif ainsi que diverses aides à la conduite comme l’alerte de franchissement de ligne, le freinage d’urgence automatique ou encore la lecture des panneaux de signalisation. Pas mal pour 27 090 €. Il n’y a pas d’options hormis des peintures ou quelques accessoires, aussi faudra-t-il passer par les finitions supérieures pour avoir droit au démarrage mains-libres, la clim’ automatique, la navigation ou le toit ouvrant. Le S-cross bénéficie depuis le restylage d’un nouveau système multimédia tactile. Bien mieux que l’ancien, il n’est toutefois pas encore au niveau de ce qu’offre la concurrence et sa lenteur est souvent source de frustrations.

Faiblesse n°1 : La gamme moteur réduite

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Mais dans une volonté de serrer les coûts le constructeur japonais a dû faire des arbitrages et c’est la gamme moteur qui en pâtie. C’est simple, il n’y en a pour l’instant qu’un seul au catalogue ! Le 4-cylindres 1.4 Boosterjet annonce 129 ch et 235 Nm de couple. Pas impressionnant sur le papier, mais largement suffisant dans la vraie vie car le S-Cross fait attention à son poids et la version la plus lourde au catalogue est annoncée à moins de 1,3 tonnes. Il n’y a qu’en étant très chargé qu’il sera à la peine, tandis que la boîte automatique de notre modèle d’essai s’est montrée plutôt efficace et pas trop intrusive. Le 1.4 n’est que micro-hybride, avec un bénéfice limité sur les consommations, mais un vrai moteur 1.5 hybridre (celui du Vitara) viendra renforcer l’offre au deuxième semestre 2022. Le 1.4 restera disponible en boîte manuel, tandis que le 1.5 hybride sera alors la seule offre disponible pour qui veut une boîte automatique.

Faiblesse n°2 : les aptitudes routières datées

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Suzuki n’a absolument pas touché au châssis de son S-Cross et ça se sent. Correct en ville et sur route quand le bitume est bon, il ne faut en revanche pas espérer voyager en première classe à son bord. Les trépidations sont légion et les gros chocs restent sèchement absorbés, ce qui ne manquera pas de secouer en peu les passagers. De son côté, la direction manque cruellement de consistance et de ressenti, ce qui fait que l’on ne sait jamais vraiment de quel niveau d’adhérence on dispose. Gare sur chaussée glissante ! Autre point irritant, l’insonorisation est trop légère ce qui rend les longs trajets autoroutiers particulièrement fatigants, avec beaucoup de bruit d’air et un moteur sonore.

Faiblesse n°3 : les tarifs en milieu de gamme

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Si le prix d’appel du S-Cross est tout à fait correct, on peut vite tourner autour des 30 000 € voire dépasser cette somme en jouant avec les finitions et les transmissions disponibles. Un prix dangereux pour le nippon, puisque la concurrence devient alors sérieuse (Nissan Qashqai, Kia Sportage, Opel Grandland…) et dispose souvent de prestations supérieures. Contre toute attente, mieux vaut donc soit se diriger vers l’entrée de gamme, soit opter pour la version la plus cossue qui propose tout l’équipement disponible, la boîte auto et la transmission intégrale. Affichée 34 190 €, c’est pour le coup une bonne affaire dans le segment.

Conclusion : faut-il acheter le Suzuki S-Cross en 2022 ?

Atypique et intéressant par certains aspects, le S-Cross n’est vraiment recommandable que si l’on a besoin de place dans un encombrement minime et/ou que l’on souhaite bénéficier d’une transmission intégrale à moindre frais, sans tomber dans la rusticité d’un Dacia Duster. Sinon, à tarifs équivalents, des plus petits Renault Captur ou Peugeot 2008 se montreront mieux finis et plus valorisants, tandis que des Kia Sportage, Hyundai Tucson et autre Nissan Qashqai auront des prestations routières et un confort général supérieur.

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