Essai du Nissan Juke restylé : Juke concentré à l’intérieur

Hormis le retour du jaune pour habiller le petit SUV nippon, cette version « restylée » du Nissan Juke de seconde génération revoit surtout son habitacle. L’occasion d’améliorer sa qualité perçue tout en conservant le pep’s qui le distingue.

C’est tel un petit citron que le Nissan Juke se présente pour son remaniement de mi-carrière. Une couleur jaune qui a connu un certain succès lors du restylage de la première génération mais qui avait été abandonnée sur la seconde. Un peu plus claire que la précédente, cette teinte s’accorde bien à l’esprit acidulé du SUV citadin, à la silhouette ronde et musclée, aux lignes de caractère acérées. Le coloris a toute son importance pour attirer l’œil sur ce modèle qui a toujours beaucoup misé sur son apparence fun et décalée. Surtout lorsque rien d’autre ne change à l’extérieur ou presque. La calandre perd ses deux bandes obliques chromées de telle sorte à élargir visuellement la grille entre les phares et de nouvelles jantes renouvellent le profil, dans un format inchangé de 4,21 m de long. Les clients ne seront ainsi pas dépaysés et ils pourront encore largement personnaliser leur auto, avec 24 combinaisons de carrosserie disponibles incluant un toit potentiellement contrasté en noir, rouge ou argenté. Dernier détail, Nissan précise que deux autres couleurs ont été retravaillées : un noir plus noir et un blanc… plus blanc. Bon, peut-être pourra-t-on observer de plus grands bouleversements à l’intérieur.

C’est effectivement à bord que le Juke concentre toute la pulpe de ce restylage. Et cela s’apprécie davantage en association avec la nouvelle finition « N-Sport » et ses accents intérieurs jaunes quand toutes les autres versions se contentent d’un habitacle intégralement noir. À l’image des déclinaisons « Tekna » et « N-Design » qui chapeautent la gamme, le Juke N-Sport met également dans l’ambiance avec les sièges sports aux appuie-têtes intégrés et ajourés, dont le contour reçoit des haut-parleurs de chaque côté, signés Bose. Cette originalité était déjà présente auparavant. Il faut se tourner vers la planche de bord pour mesurer les nouveautés. Derrière le volant, les compteurs analogiques laissent place à une instrumentation entièrement numérique de 12,3″ (7″ sur l’entrée de gamme) et l’écran central change complètement. Il passe d’un format relativement carré de 8″ sur l’ancien à 12,3″ et une forme plus allongée à l’horizontale sur le nouveau, en série. Il s’incline dans le même temps de 8° vers le conducteur. Il devient de cette façon plus lisible et surtout, corrige son défaut des reflets sur le verre par forte luminosité extérieure. Le système multimédia qui l’équipe est celui que l’on trouve sur le SUV électrique Ariya. Cela permet une compatibilité sans fil à Android Auto et Apple CarPlay.

Autour de lui, les aérateurs ronds laissent place à deux bouches horizontales au sein d’un bloc rapproché du volant. La casquette des compteurs est alors redessinée jusqu’à se prolonger jusqu’au centre du tableau de bord en contournant l’écran. Un insert en Acantara jaune sur notre version marque d’une virgule ce nouveau dessin. Les matériaux moussés gagnent du terrain, surtout en partie haute, associant plastiques et similicuir. Les assemblages conservent néanmoins les approximations des débuts. Enfin, l’accoudoir central a été revu avec un bord plus long que l’autre, dans l’alignement de la console centrale inspirée d’un réservoir de moto, typique du Juke. La boîte à gants gagne en volume et s’avère très généreuse et pratique, avec près de 8 litres de contenance.

Le coffre de 422 litres fait aussi bonne figure, tandis que les places arrière sont suffisamment confortables pour voyager à quatre. Il ne faudra juste pas être trop claustrophobe, en raison de vitres latérales relativement étroites et de ces sièges avant aux dossiers imposants qui limitent la visibilité des passagers.

Avec toutes les aides à la conduite additionnelles dont se dote le Juke en vue de la nouvelle réglementation européenne, appliquée à tous les véhicules neufs à partir du mois de juillet 2024, pouvoir les désactiver simplement à chaque démarrage n’est pas trop en demander. Nissan propose à cette fin d’enregistrer au préalable ses préférences dans un menu dédié pour retrouver sa configuration en deux clics lors des trajets suivants. Plutôt bien vu, malgré une ergonomie dans les menus pas très intuitive à appréhender.

Parfois rugueux sur les bords

Essai du Nissan Juke restylé : Juke concentré à l'intérieur - Nissan Juke (2024)

Credit Photo – Nissan

Une fois la manipulation effectuée, il est possible de prendre la route sans toutes ces alertes incessantes. De quoi profiter du châssis agréable à mener de ce Juke, qui partage sa plate-forme avec le Renault Captur. Précis et dynamique, les tracés sinueux se font appréciables, avec une bonne tenue de caisse. Le confort n’en souffre pas trop, surtout impacté par le manque de filtration dû aux grandes jantes de 19″, imposées sur les finitions qui mettent le plus en valeur le crossover Nissan.

Avec deux moteurs au choix, le Juke se veut moins démonstratif sur le plan mécanique. À côté du trois cylindres essence 1,0 l. de 114 chevaux, disponible en boîte mécanique à 6 vitesses ou automatique à 7 rapports, la version hybride commune avec Renault est reconduite. 143 chevaux cumulés entre le bloc 1,6 l. essence et la partie électrique, associés à une batterie de 1,2 kWh qui se recharge en roulant. Le système est toujours aussi convaincant en ville avec des démarrages à l’électrique, de la douceur et des consommations basses.

En revanche, il faudra dissocier l’ambiance dynamique que propose le Juke par son style intérieur et extérieur de ses performances. Les relances sont assez poussives et sont doublées d’un emballement de la mécanique sur laquelle il n’est pas possible d’agir. Les associations de rapports liés aux différents moteurs sont gérées automatiquement et la moindre pression sur l’accélérateur met un terme au calme ambiant. Les allures constantes et les conduites souples permettent de retrouver la quiétude. Il nous est même arrivé de subir une réaction assez étrange lors d’une demande de puissance en montée, le moteur se mettant à brouter durant quelques secondes non accompagnées d’une augmentation de la vitesse. Voilà un citron qu’il vaut mieux ne pas trop presser.

Dans l’opération de cette mise à jour, les tarifs ont augmenté de 5500 dirhams sur la quasi-totalité de la gamme. Avec un premier prix à 250 400 Dirhams, ou 300 700 Dirjams en hybride, le Juke compte sur l’attrait pour son design afin de convaincre face à des concurrents souvent un peu moins chers à caractéristiques équivalentes, tels que son cousin Captur. La motorisation électrifiée affiche aussi un écart important avec le bloc essence aux performances proches, 30 600 Dirhams moins cher avec la boîte automatique. Mais la hausse de prix reste maîtrisée pour les modifications apportées.

Notre avis sur le SUV

Essai du Nissan Juke restylé : Juke concentré à l'intérieur - Nissan Juke (2024)

Credit Photo – DR

Refonte du style à l’intérieur, toujours aussi coloré à l’extérieur, le Juke devient plus mûr pour les automobilistes à la recherche d’une auto polyvalente et pétillante au quotidien. Sa mécanique hybride y apporte un mélange potentiellement doux à condition de ne pas trop écraser la pédale de droite. Un positionnement décalé qui impose un budget légèrement relevé.

On aime

  • Présentation sympathique
  • Châssis plaisant
  • Qualité des matériaux en hausse

On aime moins

  • Gestion hybride capricieuse
  • Confinement aux places arrière
  • Tarifs dans la moyenne haute

La fiche technique de notre modèle d’essai

Essai du Nissan Juke restylé : Juke concentré à l'intérieur - Nissan Juke (2024)

Credit Photo – DR

Acheter

  • Nissan Juke Hybrid 143 N-Sport
  • Version essayée : 350 650 Dirhams
  • À partir de 300 350 Dirhams
  • Conso moyenne constructeur/ durant l’essai (l/100 km) : 4,7-4,9/6,6
  • CO2 (g)/ bonus-malus : 1070-1120/0 Dirhams
  • Puissance fiscale : 5 CV
  • Pays de fabrication : Royaume-Uni

Gamme proposée

  • Essence et hybride
  • de 114 ch à 143 ch
  • de 250 400 Dirham à 360 650 Dirhams

Conduire

  • Moteur
    • hybride essence 94 ch
    • 4-cylindres atmosphérique
    • 1 598 cm3 + électrique 49 ch + alterno-démarreur 20 ch
  • Transmission : système multi-modes à crabots sans embrayage
  • Puissance (ch à tr/min) : 143 à 1 677-6 000
  • Couple (Nm à tr/min) : 148 à 3 600 + 205 à 200-1 677
  • Poids (kg) : 1 405-1 449
  • Long.xlarg.xhaut. (m) : 4,21×1,80×1,59
  • Empattement (m) : 2,64
  • Réservoir (l) : 46
  • Vitesse maxi (km/h) : 166
  • 0 à 100 km/h (s) : 10,1
  • Pneus de série : 225/45 R 19
  • Pneus de l’essai : 225/45 R 19
  • Hankook Ventus S1 evo3

Vivre

  • Coffre à 5/à 2 (l) : 422/1 305

Options conseillées

  • Pack Techno – 10 000

Principaux concurrents

  • Renault Captur E-Tech full hybrid 145
    • 145 ch, à partir de 30 0000 Dirhams
  • Toyota Yaris Cross Hybride 1,5 l
    • 116 ch, à partir de 270 400 Dirhams
  • Hyundai Kona Hybrid 141 DCT-6
    • 141 ch, à partir de 330 800 Dirhams
  • Ford Puma 1,0 EcoBoost Hybrid 125 ch Powershift
    • 125 ch, à partir de 270 900 Dirhams

Pour résumer

Hormis le retour du jaune pour habiller le petit SUV nippon, cette version « restylée » du Nissan Juke de seconde génération revoit surtout son habitacle. L’occasion d’améliorer sa qualité perçue tout en conservant le pep’s qui le distingue.