Essai Kia Picanto (2024) : cette citadine est une ode à la simplicité

Photos ACE Team 0608421026

Il n’y a rien de surprenant si je vous dis que les voitures s’agrandissent et que l’électrification gagne du terrain. Dénicher une citadine de segment A avec un moteur entièrement thermique et une boîte manuelle est devenu un véritable défi. Les modèles disparaissent progressivement : Renault Twingo, Suzuki Ignis, Volkswagen Up, Citroën C1, autant de citadines ayant rendu les armes. Néanmoins, Kia a choisi de maintenir la tradition avec la Picanto. Malgré un restylage en profondeur qui lui a apporté une touche de modernité, la Kia Picanto reste une citadine simple, allant à contre-courant des tendances actuelles du marché. Elle aspire à être vive et amusante, bien que sa mécanique révèle son âge.

Un style modernisé et affirmé

Bien que la plateforme demeure la même que celle de la version précédente, le design de la Kia Picanto a subi une transformation significative. Un nouveau bouclier avant au look agressif, des projecteurs redessinés, un bandeau de LED et une grande entrée d’air donnent à la Picanto une apparence audacieuse, comme si elle cherchait à se faire passer pour une voiture plus grande. Certains internautes ont même vu un air de Toyota GR Yaris, apporté principalement par la grande calandre rectangulaire.

Essai Kia Picanto vue générale devant

Essai Kia Picanto phare

Essai Kia Picanto calandre et phare

Pour attirer l’attention, la Picanto se pare de cinq nouvelles couleurs vives : Bleu Denim, Bleu Azur, Rouge Grenadine, Beige Latte et Vert Lichen. La Picanto se veut pétillante, c’est pourquoi elle a été nommée ainsi en Europe contrairement à l’Asie où la micro-citadine se nomme Morning. Ces nouvelles teintes viennent compléter les plus classiques Noir Ébène, Gris Météore, Gris Acier et Blanc Céleste, toujours disponibles.

Essai Kia Picanto vue générale arrière

Essai Kia Picanto jantes

L’arrière de la Picanto a également été modernisé. Un bandeau lumineux rouge traverse le hayon vertical, tandis que le nouveau logo Kia est mis en avant. Dans la finition GT-Line de notre essai, la Picanto est équipée d’un diffuseur en noir brillant, purement décoratif et sans impact sur l’aérodynamique de la citadine. Cet ajout esthétique vise à renforcer le caractère de cette petite coréenne. Afin de parfaire son look moderne, la Picanto chausse des jantes allant de 14 à 16 pouces.

Un habitacle tout en simplicité

À l’intérieur, la Kia Picanto présente un agencement simple. Les plastiques sont durs, mais les accoudoirs bénéficient d’un léger rembourrage, une qualité de finition courante dans le segment. Le seul bémol est le positionnement du repose-coude central, trop en retrait pour offrir un véritable confort. La finition GT inclut un volant à trois branches, recouvert de cuir synthétique, qui contribue à une atmosphère agréable dans l’habitacle.

Essai Kia Picanto tableau de bord

Là encore, un air de Toyota Yaris est présent. La présentation de la planche de bord fait penser à la dernière génération de la citadine japonaise de segment B. On ne peut fustiger Kia pour cette ressemblance, la Yaris étant aboutie. Derrière le volant, le compteur est numérique mais seule la partie centrale de 4,2 pouces est personnalisable. Il est complété par un écran d’infodivertissement de 8 pouces. Celui-ci est compatible avec Apple CarPlay et Android Auto. L’écran central est accompagné de touches physiques permettant une transition facile et simple entre les fonctionnalités.

Essai Kia Picanto poste de conduite

Bien que la présentation de l’habitacle ne soit pas dans les nouveaux standards imposés par l’industrie automobile aux automobilistes, la Picanto offre les fonctionnalités essentielles avec une ergonomie facile.

Une citadine pour deux personnes

Les sièges avant de la Kia Picanto sont confortables. Faire des longs trajets n’est pas gênant pour les passagers avant. À l’arrière, les places sont moins accueillantes. Avec seulement 3,60 mètres de long, le dossier est droit et l’espace aux jambes est limité. Il faut penser ces places arrière davantage pour des enfants. Toutefois, les cinq portes de la Kia Picanto facilitent l’accès. Il faut aussi noter que la Picanto propose cinq places, ce qui n’est pas le cas de toutes ses concurrentes.

Essai Kia Picanto banquette arrière

Essai Kia Picanto coffre avec siège rabattu

Le coffre de la Kia Picanto propose un volume de chargement de 255 litres, un résultat permettant à la Picanto de se classer dans la moyenne haute de sa catégorie.

Agréable en ville

Une citadine est par essence faite pour la ville. Toutefois, avec la croissance des modèles du segment et leur gain en puissance, elles sont devenues plus agréables aussi sur route. La Kia Picanto n’est pas de celles-ci. Avec un poids de 910 kg, une direction légère, un embrayage souple et une boîte de vitesses facile à manier, cette voiture est plaisante à conduire dans une circulation urbaine. Bien que la boîte automatique soit plus confortable dans les embouteillages, Kia propose également cette option.

Essai Kia Picanto conduite dynamique en ville

Le véritable avantage est son gabarit réduit. Avec aucun porte-à-faux, garer la Picanto est facile, on ne risque pas de l’accrocher. D’autant plus que les surfaces vitrées sont importantes, évitant les angles morts.

Mais à cravacher sur la route

Sous le capot de la Kia Picanto, deux petits moteurs essence atmosphériques, un trois cylindres essence de 63 chevaux et notre version d’essai, un quatre cylindres essence de 79 chevaux associé à une boîte mécanique cinq rapports. Il est nécessaire de manipuler fréquemment son levier de vitesses pour éviter de tomber en sous-régime et perdre toute capacité d’accélération. Avec cette Picanto, on redécouvre l’art de la conduite ; sa faible puissance et sa boîte manuelle exigent d’anticiper pour rester dans la plage d’utilisation optimale.

Essai Kia Picanto conduite dynamique en campagne

Avec une bonne anticipation, vous pourrez espérer une consommation moyenne de 5l/100 km. Frugale, certes, mais ce n’est pas pour autant remarquable. Les Suzuki Swift 1.2 Hybrid, Renault Clio E-Tech et Peugeot 208 Hybrid 136 offrent des consommations similaires tout en étant plus spacieuses et performantes.

Mais on s’est amusé au volant de la Picanto. Le poids contenu, les jantes aux quatre coins et la boîte mécanique font de la Picanto une petite voiture pétillante. On s’amuse à enrouler les virages, tout en restant dans les limitations de vitesse. Un virage arrive, on rétrograde, on essaye de garder le plus de vitesse possible, un style de conduite ayant tendance à disparaître mais restant plaisant.

Essai Kia Picanto vue dynamique

Bien sûr, sur l’autoroute, les reprises demandent de rétrograder, rouler au-dessus de 130 km/h n’est pas vraiment confortable et les consommations grimpent, le petit moteur 1,2 litre est ici surexploité. Toutefois, son bruit de fonctionnement se montre discret et les bruits d’air sont contenus.

Finitions et prix

La Kia Picanto est proposée à partir de 150 990 dirhams avec le moteur de 63 chevaux et la finition Motion. Le tarif augmente considérablement avec les versions supérieures, justifié par l’ajout de nombreux équipements de sécurité de série pour se conformer à la norme GSR2, tels que l’aide au maintien dans la voie, l’allumage automatique des phares, la caméra de recul, le freinage d’urgence, la reconnaissance des panneaux avec régulation de vitesse et les radars de recul. Il convient de noter que la finition Motion ne comprend pas la climatisation, et celle-ci n’est pas disponible en option.

Essai Kia Picanto face avant

Enfin, pour notre version tout équipée à partir de la finition GT Line, ajoutant le pack confort avec la climatisation automatique, l’ouverture et le démarrage sans clé ou encore le chargeur de smartphone par induction, il faut préparer un budget de 190 960 Dirhams et ajouter un malus de 1900 Dirhams.