Depuis des années, la Mini Cooper a la réputation d’être une citadine agile et sportive. Elle s’est d’ailleurs illustrée en rallye, en remportant notamment le Monte-Carlo dès 1964. Toutefois, l’époque de la toute petite citadine au moteur 1300 cm3 à carburateurs est révolue. Il faut maintenant faire dans l’électrique pour satisfaire les contraintes visant à protéger l’environnement. La nouvelle génération de Mini Cooper a pris ce virage. En route pour un nouvel avenir, une électrification totale de la gamme dès 2030, le constructeur britannique a développé cette génération avec une plateforme spécifique, avant tout pensée pour accueillir les composants électriques. Nous avons pu essayer cette citadine électrique so British en direction du Touquet. L’occasion pour nous d’expérimenter un départ en week-end mais surtout de vérifier si la Mini conserve son comportement de kart !
Entre modernité et tradition
Le défi de Mini à chaque nouvelle génération est de moderniser la voiture sans tout changer. Le constructeur a une base de clients fidèles attachés au style de la citadine d’Oxford. Et la quatrième génération de Mini « by BMW » y arrive. Premièrement, les dimensions sont très proches du modèle précédent.
La longueur de la nouvelle Mini est de 3,86 m, soit seulement 1 cm supplémentaire. Elle mesure aussi 1,76 m de large et 1,46 m de haut. La Mini reste compacte et parmi les plus petites citadines. Son empattement de 2,52 m place les roues aux quatre coins, bon signe pour le feeling « Go Kart ».
Cette version électrique a vu son style contraint par l’aérodynamique. La résistance de l’air a une influence capitale sur les consommations et l’autonomie des véhicules électriques, notamment sur autoroute. De ce fait, on retrouve une calandre pleine, un pare-brise plus incliné, des poignées de porte affleurantes, une carrosserie lissée perdant certains éléments comme la prise d’air sur le capot, et les passages de roues en plastique noir. Le CX de la citadine est de seulement 0,28.
Mais rassurez-vous, cette Mini Cooper SE reste identifiable au premier regard comme une Mini. Les optiques rondes sont toujours présentes, le toit flottant également. Ce dernier peut être personnalisé selon 5 couleurs. Les phares au symbole du drapeau Union Jack sont aussi de la partie.
Dans notre version d’essai en finition JCW (John Cooper Works), la Mini enfile la tenue de sport avec des jantes de 19 pouces, un aileron arrière prononcé, un diffuseur, des bas de caisse musclés ou encore une lame avant plus basse et des logos spécifiques. La Mini Cooper SE ainsi équipée a un style de petite crapule. Elle fait assurément tourner les têtes !
Un habitacle sportif et design
L’habitacle est dans la lignée de l’extérieur, entre modernité et tradition. Premièrement, il y a cette planche de bord à l’effet WOW. Épurée et très design, elle mélange éléments en textile noir et rouge dans notre finition JCW.
Mais comment ne pas parler de cet écran rond en plein milieu de l’habitacle ? Avec un diamètre de 24 cm, l’OS 9 de BMW ne manque pas de place pour afficher les informations nécessaires à la conduite. On apprécie la fluidité du tactile, mais certaines fonctionnalités restent difficiles à trouver, surtout en roulant. On aurait aimé encore quelques touches physiques.
Mini n’a pas enlevé tous les boutons de l’habitacle. Il reste les commandes pour changer les modes de conduite et d’expériences intérieures, activer le dégivrage avant et arrière ou encore un raccourci pour le menu des aides à la conduite. Mais il manque un accès plus rapide aux fonctions de climatisation.
Le volant va faire l’objet d’un paragraphe à lui tout seul. Agréable à prendre en main avec un cuir perforé de qualité, on regrette simplement une épaisseur de jante légèrement exagérée. Certains apprécieront, mais on a plutôt l’impression de conduire une M5 qu’une citadine sportive. Mini a eu le bon goût de mettre des commandes simples et non tactiles, que ce soit pour le régulateur de vitesse ou le système multimédia. Pas besoin de quitter les yeux de la route pour trouver la fonction souhaitée.
Globalement, vous ne quitterez pas souvent la route des yeux avec cette Mini Cooper SE. Effectivement, dès le second niveau d’équipement, la Mini Cooper obtient un affichage tête haute complet. Il affiche bien évidemment votre vitesse mais aussi la direction à suivre, le média joué, les alertes à la conduite et même le niveau de batterie. Bien joué de la part de Mini qui supprime le combiné d’instrumentation en le remplaçant par ce HUD. La visibilité avant en est améliorée.
Agréable à vivre à deux personnes uniquement
Les passagers avant sont bien accueillis dans des sièges baquets avec une sellerie végétale, les réglages offrent une grande amplitude. Vous pouvez vous installer suffisamment bas pour ne pas avoir la tête dans le plafonnier même lorsque vous approchez 1m90.
En revanche, derrière vous, les occupants de la banquette ne seront pas à la fête. Avec 3m85, pas de miracle, la Mini Cooper SE s’apprécie plutôt à deux qu’à quatre. Le coffre de 210 litres vous permet de partir en week-end à deux mais guère plus.
Si vous souhaitez une voiture plus pratique pour quatre personnes, orientez-vous vers la version Cooper 5 portes. Mini vient de lancer le modèle avec les mêmes motorisations électriques ou thermiques. On y reviendra !
Fidèle à sa réputation de karting ?
Forcément, avec un poids plume, des roues aux quatre coins de la carrosserie et un gabarit minuscule, la Mini Cooper s’est rapidement forgé une réputation de karting. Mini capitalise dessus en parlant d’une conduite « Go Kart ». Mais avec 1 680 kg sur la balance, peut-on encore parler de karting ?
Mini a bien fait les choses. Le comportement de cette Cooper SE est dynamique. La suspension est suffisamment ferme pour contenir le roulis. La direction est précise et directe, et le freinage régénératif vous permet de ne pas trop solliciter les disques de freins même lorsque vous haussez le rythme.
Parce que oui, avec 218 chevaux et un couple de 290 Nm, présent instantanément, la Mini Cooper SE sait vous donner des sensations. Le 0 à 100 km/h est abattu en 6,7 secondes et la vitesse de pointe est limitée à 170 km/h. Presser la pédale d’accélérateur vous donne des sensations, d’autant plus en mode « Go Kart » ajoutant un son de propulsion prenant et un bruit ressemblant à des pétarades d’échappement 2.0 au lâcher de gaz.
Une puissance importante et immédiate met parfois en difficulté le train avant. Par exemple, mettez pied au plancher pour doubler un véhicule et en sortie de virage, la voiture va avoir tendance à se décaler. Il est nécessaire de bien tenir le volant pour rester sur sa trajectoire. La Mini Cooper SE est certes électrique mais reste bien vivante.
Mais oubliez votre confort !
Pas de suspension adaptative sur cette Mini Cooper SE. La Mini est donc bien tenue en amortissement. C’est un avantage en conduite sportive mais un inconvénient au quotidien. Sur des routes bosselées, des pavés et des ralentisseurs, la Mini Cooper SE ne vous épargne pas.
De plus, sur autoroute, les légères ondulations de la chaussée couplées à la fréquence des amortisseurs font rebondir la voiture. Ce n’est pas si gênant pour quitter la région parisienne mais ça risque de le devenir pour des trajets plus longs sur autoroute.
La Mini n’est pas une routière. Premièrement, sa batterie de 49,2 kWh autorise une autonomie de seulement 402 km. Elle encaisse une avec une charge rapide DC de 95 kW. En réalité, il faut compter sur une autonomie de 320 km en se basant sur notre consommation relevée à 15 kWh/100 km. La Mini n’est donc pas une routière, d’autant plus que certains équipements s’avèrent inconfortables sur des longs trajets. L’accoudoir de portière recouvert d’un tissu épais et raide, en t-shirt vous aurez rapidement mal au coude. Le passager ne profite pas de l’accoudoir central.
Conclusion
La Mini est plus que jamais un objet de mode. Une voiture coup de cœur et qui l’assume. Pour plaire, le constructeur anglais joue à fond la carte de la séduction en proposant un design moderne et affirmé dans cette version JCW mais aussi des éléments design à bord. Le style de la Mini est un subtil mélange entre tradition et audace moderne.
Toutefois, à 560 370 Dirhams dans notre version d’essai, une question se pose. L’achat est-il vraiment raisonnable ? Ce budget donne accès à des voitures électriques plus sérieuses et aux meilleures qualités routières. Cette Mini Cooper SE est un bien positionnel, même de frime dans cette finition JCW, et son tarif suit cette tendance.
Pour retrouver des tarifs plus raisonnables, rappelons que la Mini Cooper SE débute à 380 000 Dirhams dans la finition XS. La version moins puissante Cooper E démarre à 340 000 Dirhams. Toutefois, ces versions ne peuvent pas profiter du bonus écologique en raison de leur production en Chine. L’usine britannique d’Oxford devrait pouvoir accueillir les Mini Cooper électriques dès 2026.