
Opel Frontera (2025) : un retour sous une forme inédite
Opel ressuscite un nom bien connu des amateurs de tout-terrain : le Frontera. Dans les années 1990, ce modèle était un véritable baroudeur, fruit d’une collaboration avec des constructeurs japonais. Mais en 2025, le Frontera prend une tout autre direction. Il se présente comme un SUV compact, proposé en version électrique ou hybride, dont l’allure s’éloigne des terrains accidentés pour s’adapter aux routes urbaines et périurbaines. Cependant, son design, son confort et ses performances suffisent-ils à convaincre ? Nous avons pris le volant de ce nouveau modèle lors de son lancement international pour répondre à cette question.

Un design sans éclat
Dès le premier regard, le Frontera joue la carte de la sobriété. À l’avant, on retrouve le Vizor emblématique d’Opel, déjà vu sur des modèles comme la Corsa ou le Mokka. Cependant, cette calandre, bien qu’identitaire, manque de caractère par rapport à d’autres SUV de la marque. La version haut de gamme GS arbore un ski avant gris, tandis que les versions plus simples se contentent d’un style épuré. De profil, les jantes en alliage ou en tôle blanche, associées à un toit bicolore noir ou blanc, ajoutent une touche de personnalisation. La silhouette droite favorise l’habitabilité, mais reste sans audace.
À l’arrière, le hayon vertical et la lunette droite s’inscrivent dans une approche fonctionnelle plutôt qu’esthétique. Cependant, les ajustements des panneaux de carrosserie de notre modèle d’essai laissent à désirer : les écarts entre les éléments sont irréguliers et les matériaux semblent économisés au maximum, conférant une impression de fragilité. Un défaut difficile à ignorer pour un véhicule électrique vendu à partir de 290 000 Dirhams HT.
En termes de dimensions, le Frontera mesure 4,38 m de long, 1,79 m de large et 1,63 m de haut. Ces proportions compactes lui permettent d’accueillir jusqu’à 7 passagers, mais n’en font pas un modèle de style ou d’originalité.

Un habitacle spacieux, mais perfectible
Le principal atout du Frontera réside dans son habitabilité. Malgré ses dimensions compactes, il peut accueillir 7 passagers, un exploit dans cette catégorie. La troisième rangée, bien que petite, s’avère pratique pour transporter des enfants sur de courts trajets. Opel a également optimisé l’accès à bord grâce à des portières larges qui facilitent les montées et descentes.
Une fois à l’intérieur, la planche de bord reprend le style typique d’Opel, avec un volant à trois branches et des écrans numériques. Cependant, les finitions sont en deçà des attentes : plastiques durs omniprésents, ajustements hasardeux et absence de matériaux valorisants, même sur les versions haut de gamme. Les sièges Intelli-Seat, conçus pour réduire la fatigue, apportent un confort appréciable, mais ne compensent pas les lacunes de présentation.

L’infodivertissement est confié à un écran tactile de 10 pouces orienté vers le conducteur. Bien qu’intuitif, ce système est limité sans connexion à Apple CarPlay ou Android Auto. Les versions d’entrée de gamme se contentent d’une station pour smartphone, un choix déroutant pour un véhicule de cette catégorie.
Des performances adaptées à la ville
Côté motorisation, l’Opel Frontera partage ses entrailles avec la Citroën ë-C3. En version électrique, il est équipé d’un moteur de 113 chevaux et d’une batterie de 44 kWh, offrant une autonomie WLTP annoncée de 305 km. Cependant, cette autonomie diminue considérablement sur autoroute, où dépasser les 200 km devient un défi. La charge rapide atteint 80 % en environ 26 minutes, mais la puissance plafonne à 100 kW.

Une version Long Range, prévue pour 2025, promet une autonomie supérieure à 400 km, mais Opel n’a pas encore dévoilé les spécificités techniques. Pour ceux qui privilégient une motorisation hybride, le Frontera propose un moteur 48 volts de 136 chevaux, moins performant, mais plus accessible avec un prix de départ à 204 500 Dirhams HT.
Une conduite peu dynamique
Lors de notre essai sur l’île de Majorque, le Frontera a révélé ses forces et ses faiblesses. Sur les routes sinueuses des montagnes, ses suspensions souples favorisent le confort, mais au détriment de la tenue de route. Le roulis est marqué, et les pneus montrent vite leurs limites, notamment sur sol humide. En revanche, la direction, bien que peu communicative, reste précise et facile à manier.

Le moteur électrique manque de punch, avec un 0 à 100 km/h en 11,6 secondes et une vitesse maximale de 143 km/h. Le freinage régénératif est minimaliste, une caractéristique décevante pour un véhicule électrique moderne.
Conclusion : un SUV qui mise sur l’accessibilité
L’Opel Frontera s’inscrit dans une stratégie de démocratisation de la mobilité électrique. Avec un prix d’appel attractif, il se positionne comme une alternative électrique au Dacia Duster. Toutefois, il souffre de nombreuses concessions en matière de finition, d’équipement et de performances. Si vous recherchez un SUV spacieux et abordable pour un usage urbain, il peut représenter une option envisageable. Mais face à des rivaux mieux équipés et plus aboutis, son charme reste limité.