Essai Skoda Enyaq 85 restylé (2025) : Le Tesla Model Y a-t-il du souci à se faire ?

Alors que le Skoda Elroq représente désormais l’accès à la gamme des voitures électriques du constructeur tchèque, les ingénieurs ont décidé de donner une évolution à l’Enyaq. Il adopte désormais le nouveau style Modern Solid de Skoda et a évolué depuis quatre ans par petites touches pour devenir plus mature, mieux pensé. Mais les évolutions sont-elles désormais suffisantes pour inquiéter les références du segment ?

Le nouveau design « Modern Solid »

L’importante nouveauté de ce Skoda Enyaq restylé est l’adoption du design « Modern Solid », inspiré du concept Skoda Vision 7S et introduit en série sur le Skoda Elroq. Sur l’Enyaq, cela se traduit par l’adoption de la « Tech Deck Face » avec un bandeau lumineux faisant office de nouvelle signature lumineuse et des projecteurs longue portée dissimulés dans le bouclier. La calandre Crystal Face est désormais plus fine et plus discrète. Dommage, car on perd ainsi le projet de Skoda d’utiliser la grande calandre lumineuse du Skoda Enyaq avant restylage pour communiquer avec les autres usagers de la route.

skoda enyaq coupe 85 7873 grande

skoda enyaq coupe 85 7850 grande

À l’arrière, les changements sont très discrets ; un œil non averti ne pourra pas percevoir les différences. Les jantes adoptent de nouveaux designs et affichent des diamètres de 19 à 21 pouces.

skoda enyaq coupe 85 7878 grande

skoda enyaq coupe 85 7877 grande

Au-delà de ces évolutions esthétiques, qui font franchement ressembler l’Enyaq à l’Elroq, le coefficient de pénétration dans l’air (Cx) a été amélioré. Pour cela, le constructeur a repensé le bouclier, la calandre ou encore les carénages. Résultat : il atteint un Cx de 0,245 en version SUV et de 0,225 en version SUV Coupé. Ce qui aura un impact sur l’autonomie, mais aussi sur le confort, comme nous allons le constater à la conduite.

skoda enyaq coupe 85 7840 grande

Un maitre mot : le confort

Skoda est une marque à vocation familiale. Et si autrefois le nom de la marque, venant de Mladá Boleslav, pouvait laisser penser à des voitures abordables aux qualités en retrait face à une Volkswagen, ce n’est plus le cas aujourd’hui. L’Enyaq est un cocon très bien insonorisé. À 130 km/h sur autoroute, le bruit du vent ne se fait absolument pas gênant, merci au Cx faible, et le bruit de roulement est également faible. On en profite alors pour écouter sa musique ou son podcast sur le bon système audio Canton, ou se faire masser par les sièges avant (présents dès la finition Plus).

enyaq coupe 85x 016

Toujours sur autoroute, l’Enyaq restylé profite d’une panoplie d’aides à la conduite comme le régulateur de vitesse adaptatif, le Lane Assist et le Travel Assist, des systèmes permettant de garder la voiture au centre de la voie et de prédire les virages dangereux en adoptant la bonne vitesse. On remarque aussi la présence du changement de voie automatisé sur autoroute. Conduire l’Enyaq lors de longs trajets n’est vraiment pas un souci. D’autant plus que notre version d’essai, la 85, motorisée par un moteur unique de 286 chevaux et une batterie de 77 kWh, a consommé 21 kWh/100 km à 130 km/h. Il est alors possible de parcourir 350 km avec une charge avant de penser à s’arrêter. Toutefois, l’un des défauts du Skoda Enyaq est sa capacité de charge limitée à seulement 135 kW. Ce n’est pas si mal puisqu’il recharge de 10 à 80 % en 28 minutes, mais certains concurrents font aujourd’hui bien mieux, comme le Hyundai Ioniq 5 qui tolère 350 kW grâce à sa plateforme 800 volts. Skoda se contente d’une plateforme 400 volts, et le constructeur ne prévoit pour l’instant pas de nouveaux modèles en 800 volts pour une raison de coût. Certes, Skoda monte en gamme, mais le prix ne doit pas s’envoler.

skoda enyaq conduite

En ville, l’Enyaq n’est pas intimidant malgré son gabarit relativement important, 4,65 m de long et 1,88 m de large. Il n’est pas non plus trop raide. Notre version d’essai était équipée de la suspension pilotée DCC qui permet plus d’une dizaine de positions concernant la souplesse des amortisseurs. Il est alors possible de le régler aux petits soins via le mode Individual, ou de faire confiance aux trois modes Eco, Confort ou Sport. On a aussi été surpris par sa capacité à tourner sur place. Notre version d’essai, étant une propulsion avec le moteur à l’arrière, permet aux roues avant de prendre un grand angle de braquage pour offrir une excellente maniabilité.

enyaq coupe 85x 045

Sur autoroute et en ville, l’Enyaq s’en sort bien, mais qu’en est-il sur des départementales plus sinueuses ? L’Enyaq s’en sort avec les honneurs malgré son poids atteignant 2,2 tonnes. Notre version Sportline était équipée de jantes de 20 pouces, évitant une trop grande déformation des pneus. La suspension permet d’éviter un roulis trop important, et la direction met relativement en confiance même si elle ne donne pas beaucoup d’informations. Il faudra attendre une version RS pour avoir un peu plus de frissons, car même si avec 286 chevaux l’Enyaq se déplace bien, avec un 0 à 100 km/h en 6,7 secondes, ce n’est pas très impressionnant. La sensation d’accélération est très linéaire. Plus utile que sportif, ce SUV est davantage pensé pour les familles.

enyaq coupe 85x 001

enyaq coupe 85x 013

Avant de passer à la suite, notez que nous avons consommé 18 kWh/100 km sur l’ensemble de notre trajet d’essai mêlant autoroute, ville et départementales. Une consommation raisonnable pour une conduite qui ne l’a pas toujours été.

Un habitacle à vivre en famille

C’est une habitude chez Skoda : les habitacles surprennent toujours par leur espace et leur habitabilité. Au cours de l’essai, j’ai eu l’occasion de monter à l’arrière de l’Enyaq, et l’espace aux jambes est tout simplement royal ! De plus, on apprécie la luminosité apportée par le toit panoramique du coupé, ainsi que le toit ouvrant disponible sur le SUV.

enyaq coupe 85x 071

Les passagers avant sont également très bien accueillis. Le conducteur bénéficie d’un volant et de sièges chauffants de série, ainsi que d’une climatisation tri-zone. L’ergonomie est plutôt simple. Les commandes sur le volant sont dédiées à la conduite : il est, par exemple, facile de passer du système de conduite semi-autonome au régulateur adaptatif ou au simple limiteur de vitesse grâce à un bouton placé directement sur le volant. L’écran d’infodivertissement de 13 pouces fonctionne sous le système MIB4 de Volkswagen. Il permet d’ajouter des raccourcis vers les fonctions les plus utilisées, tandis qu’une réglette de boutons physiques facilite l’accès rapide à d’autres fonctionnalités essentielles. Certes, si vous n’êtes pas encore familiarisé avec les écrans tactiles dans les voitures, vous pourriez être un peu désorienté au début, mais cela ne dure que quelques jours. Skoda a fait le choix judicieux de conserver une part de commandes physiques. Et tant mieux : il échappe ainsi à l’un des reproches faits à son plus grand concurrent, le Tesla Model Y, dont l’ergonomie est jugée trop minimaliste.

enyaq coupe 85x 059

Derrière le volant, un écran numérique de petite taille affiche les informations essentielles à la conduite, comme la vitesse, la consommation et l’autonomie restante. L’interface est simple et évite toute distraction inutile. Cet affichage est complété par un affichage tête haute discret et lisible.

enyaq coupe 85x 060

Autre point fort traditionnel chez Skoda : l’espace de rangement. L’Enyaq propose un coffre allant de 570 à 1 710 litres selon la configuration. À l’ouverture, la première impression est claire : « Woaw, c’est immense ! » Aucun souci pour partir en vacances à quatre avec le Skoda Enyaq. Bien entendu, cette Skoda électrique regorge d’astuces « Simply Clever ». Sans entrer dans le détail de toutes les solutions proposées, voici les plus remarquables : le parapluie dans la portière conducteur, le grattoir à vitre dans le hayon de coffre, le porte-ticket sur le pare-brise, le plancher de coffre modulable avec cargo-éléments et organisateur, le couvre-coffre avec filet de rangement pour les câbles de recharge, ou encore le hayon électrique à ouverture mains-libres.

enyaq coupe 85x 073

En d’autres termes, l’Enyaq est un véhicule chaleureux et agréable à vivre, encore plus avec l’intérieur « Lodge » mêlant gris, blanc et orange, ou avec la sellerie en cuir Cognac.

La gamme de motorisations et les prix

Maintenant que l’on sait que le Skoda Enyaq restylé améliore presque tous les aspects, à l’exception notable de sa puissance de charge encore en retrait, il est temps de s’intéresser à la gamme de motorisations. Skoda l’a considérablement réduite depuis l’arrivée du petit frère, l’Elroq. En effet, la batterie de 50 kWh, autrefois proposée sur les versions d’entrée de gamme de l’Enyaq, est aujourd’hui indisponible sur ce modèle et réservée à l’Elroq. Ce n’est pas vraiment un regret, tant une si petite capacité semblait inadaptée à un SUV de ce gabarit.

skoda enyaq coupe 85 7902 grande

La version d’entrée de gamme est désormais baptisée 85, en référence à la capacité brute de sa batterie, qui s’élève à 82 kWh. Elle utilise un moteur électrique développant 286 chevaux, pour une autonomie annoncée en cycle WLTP de 591 km en version Coupé et de 581 km en version SUV. Les tarifs débutent à 46 270 € pour l’Enyaq SUV et à 49 020 € pour l’Enyaq Coupé. À noter que la version SUV peut ainsi prétendre au bonus écologique.

skoda enyaq coupe 85 7859 grande

Enfin, pour ceux qui résident en montagne ou qui ont besoin régulièrement d’une transmission intégrale, la version 85x sera la plus adaptée. Curieusement, l’ajout d’un moteur électrique sur le train avant n’augmente pas la puissance totale de l’Enyaq, mais réduit légèrement l’autonomie, qui passe à 551 km pour le SUV et à 544 km pour le Coupé. Côté tarifs, il faut compter 50 720 € pour le SUV et 53 470 € pour le Coupé.

Le Skoda Enyaq ne parviendra certainement pas à détrôner le Tesla Model Y, mais il a de quoi l’inquiéter. Le tchèque soutient la comparaison face à l’américain et saura même séduire une clientèle en quête d’un véhicule plus chaleureux et mieux pensé à bord.