
Bien qu’il ne soit plus un carburant plébiscité, le diesel a pourtant quelques atouts pour peu qu’on l’utilise dans le cadre qui lui sied le mieux. Et après plus de 1 400 km au volant d’une VW Arteon Shooting Brake carburant au mazout, on arrive vite à la conclusion qu’il reste le choix à privilégier pour les gros rouleurs.
Un temps en odeur de sainteté en France grâce à des avantages fiscaux qui lui étaient réservés, le diesel est aujourd’hui le mouton noir des carburants. Plus personne n’en veut, il est automatiquement taxé d’une vignette Crit’Air 2, son prix à la pompe est quasi systématiquement plus cher que l’essence… Bref, il faut assumer de rouler en diesel en France en 2023. Pourtant, et c’est un constat que l’on ne cesse de réitérer sur marocmobilite.ma, il existe un type d’énergie optimale pour un usage donné. Et le diesel a son rôle à jouer là-dedans. S’il est vrai qu’en ville, son intérêt est limité et discutable, notamment parce qu’il est plus nocif pour le corps humain que l’essence en termes d’émissions (autres que le CO2), ce n’est pas le même son de cloche dès qu’il s’agit d’aligner les kilomètres sur voie rapide. Car même aujourd’hui avec l’avancée technologique qui permet aux blocs essence de maîtriser leur appétit (BMW est particulièrement doué en la matière), le diesel reste quasi imbattable côté consommations.
Plus de 1 000 km avec un plein

Preuve en est avec notre Volkswagen Arteon Shooting Brake, un grand break élancé (4,87 m de long sur 1,87 m de large pour seulement 1,45 m de haut) dont la ligne classieuse a provoqué beaucoup de réactions enthousiastes, lors de l’essai. Equipée du 2.0 TDI de 150 ch, soit le moteur le moins onéreux disponible au catalogue, nous n’avons consommé que 6,3 l/100 km de moyenne, autoroute au régulateur à 136 km/h, nombreux aller-retours pour les photos et montée de col de montagne à rythme soutenue compris. Sacré score, qui se vérifie aussi sur le réseau secondaire puisque nous avons relevé 5,8 l/100 km sur un trajet de 2×85 kilomètres (soit un aller-retour) avec un coffre plein et quatre adultes à bord.
Une frugalité qu’il est bien difficile (voire quasiment impossible) de reproduire avec une auto essence de puissance équivalente. Nous avons parcouru 1 020 km avant le premier plein, mais les 66 l de réservoir nous auraient permis de tirer encore un peu avant la panne sèche. Le tout en conduisant normalement, sans jamais chercher à favoriser l’éco-conduite à tout prix.
Agrément intéressant
Autre atout du diesel, c’est le couple qu’il procure. Car bien qu’il culmine à 150 ch, le 2.0 TDI offre en revanche 360 Nm dès 1 600 tr/min. De quoi offrir des performances suffisantes même si elles n’ont rien d’ébouriffant, mais surtout de profiter au volant d’un moteur rond, avec assez de coffre pour dépasser et s’insérer dans la circulation en toute sécurité. Le 4-cylindres est en outre très silencieux et peu vibrant la plupart du temps, au point qu’il se fait rapidement oublier sauf lors des grosses accélérations. L’Arteon Shooting Brake est en prime agréable peu importe le type de route qu’on lui présente. Gréée de l’amortissement piloté DCC, elle se montre à la fois confortable mais aussi suffisamment maintenue en courbe pour rester efficace quand le rythme augmente, pour peu que l’on choisisse la bonne position parmi les 16 réglages disponibles. Et pour ceux que cela rebute d’aller configurer le mode de conduite Individual, les présélections Confort, Normal et Sport sont déjà suffisantes la plupart du temps. La direction est pour sa part bien calibrée en termes de consistance et précision (à défaut d’offrir beaucoup de ressenti), et l’électronique intervient assez finement sur les roues intérieures en virage pour repousser un peu l’arrivée du sous-virage. Un phénomène encore accentué si l’option XDS est cochée (260 €), cet artifice permettant de simuler l’effet d’un autobloquant en freinant les roues intérieures, dans les courbes rapides. Cela a pour effet de resserrer un peu la trajectoire et de repousser encore le sous-virage, apportant un supplément de dynamisme à la conduite.
Au global, l’Arteon se veut très neutre et froidement efficace, collant ainsi parfaitement à l’image de Volkswagen. Elle se montre en plus bien finie et particulièrement accueillante en déclinaison Shooting Brake, avec de la place aux jambes et à la tête pour les passagers arrière ainsi qu’un très grand coffre de 565 l pour les motorisations thermiques. Seul point noir à relever, l’ergonomie souffre de la surabondance de commandes tactiles sur la console centrale et le volant, qui n’ont rien de pratique à manipuler en roulant.
Il n’y a finalement que bien peu de choses à reprocher à cette Arteon Shooting Brake, attractive sous tous rapports. Mais son tarif est à la hauteur des prestations. Comptez 57 690 € en finition de base Elégance avec le TDI 150 ch, et 57 990 € pour notre version d’essai R Line qui profite de pare-chocs retravaillés plus suggestifs ainsi que de jantes de 18 pouces spécifiques. Un diesel de 200 ch, un hybride rechargeable essence de 218 ch et une essence de 320 ch (déclinaison plus dynamique Arteon R) complètent le catalogue moteur. Quoi qu’il en soit, ceux qui alignent les kilomètres par centaines auront tout intérêt à choisir l’un des deux diesels, sobres et bien dimensionnés. L’hybride rechargeable sera la solution la plus adaptée pour ceux qui passent la majorité de leur temps en agglomération et peuvent recharger quotidiennement, et l’Arteon R se destine à ceux qui veulent à la fois de la place, de vraies capacités routières mais aussi un moteur bien plus punchy que les autres. Preuve qu’il n’y a que la pluralité des énergies qui peut répondre à tous les besoins !