Essai Volkswagen California (2024) : on a tellement bien dormi dedans qu’on a raté le réveil !

Depuis la fin du confinement, les gens ressentent une envie d’évasion, comme en témoigne le nombre croissant de personnes louant des vans pour partir en vacances. Le sentiment de liberté procuré par les petits camping-cars n’est pas nouveau. Volkswagen en a fait une expertise depuis 6 générations, dont la première a été lancée en 1988. Nous avons pu essayer cette nouvelle génération de Volkswagen California, et il y a beaucoup de choses à dire !

Au départ en collaboration avec Westfalia, Volkswagen a pris l’initiative, depuis le T5 en 2004, de s’occuper entièrement de l’aménagement du Transporter en version véhicule de loisir. Mais cette sixième génération est celle de véritables changements. Tout d’abord, le California ne repose plus sur la base de l’utilitaire Transporter, mais sur la plateforme MQB, dont profite aussi le Multivan. Les plus observateurs remarqueront l’ajout, pour la première fois, d’une seconde porte latérale.

Il ressemble à s’y méprendre à un Multivan

Lorsque vous découvrez le Volkswagen California entièrement replié, on ne s’aperçoit pas tout de suite qu’il s’agit d’un véhicule de loisir capable d’accueillir quatre personnes. En effet, le California ressemble grandement au Multivan, la version destinée au transport de personnes.

essai volkswagen california dynamique

Les jantes en alliage sont de série, le toit relevable est peint dans la couleur de la carrosserie et s’intègre parfaitement dans la ligne, les vitres arrière sont teintées, le hayon dispose toujours d’un becquet. Il suffit d’enlever l’auvent Thule (en option) et il devient difficile de le distinguer du Multivan. Seuls les badges « California » et les inscriptions « Beach Camper », « Coast » et « Ocean » selon la finition trahissent le California.

essai volkswagen california logo

essai volkswagen california

Un aménagement repensé

Dans les anciennes générations de Volkswagen California, la cuisine installée à l’arrière ne permettait pas d’avoir une seconde porte coulissante. Dommage, car de nombreux acheteurs utilisent le California comme voiture principale du foyer, et à l’usage, n’avoir qu’une seule porte à l’arrière pouvait se révéler pénible. Volkswagen a donc repensé l’implantation de la kitchenette pour libérer de l’espace et permettre un accès extérieur.

Cela est rendu possible par la taille accrue du Volkswagen California, avec 5,17 m de long, soit 27 cm de gagné ! Cela libère de la place, non seulement pour cette porte supplémentaire, mais aussi pour une plus grande amplitude de réglage du siège conducteur.

Cette cuisine est équipée d’un robinet, d’un frigo tiroir et d’un brûleur à gaz. Le robinet bénéficie d’un réservoir d’eau de 28 litres, partagé avec la douchette à l’arrière. Une plaque de verre vient couvrir la cuisine, un choix de matériau fait pour faciliter le nettoyage. Une tablette se range entre la cuisine et la porte. Elle peut se déplier en 10 secondes, et s’installer à l’avant ou sur les deux côtés de la cuisine, pratique pour travailler ou cuisiner.

essai volkswagen california cuisine

Par ailleurs, une table plus grande à quatre pieds se range dans le coffre, sous le sommier de la banquette-lit. Elle peut également s’accrocher du côté intérieur de la cuisine pour permettre à quatre personnes de manger à bord en retournant les sièges avant sans avoir à les démonter.

essai volkswagen california pièce de vie

On peut très bien vivre à bord du Volkswagen California à l’abri, mais c’est avant tout un véhicule de loisir que l’on utilise principalement pendant la période estivale.

Aussi agréable dehors que dedans

L’ajout de la seconde porte est d’une véritable utilité ! Ouvrir la porte gauche permet de cuisiner dehors, debout, et de mieux dissiper les odeurs de nourriture qui se dégagent lors de la cuisson. Moquette et sièges ont vite tendance à s’imprégner des odeurs, selon les habitudes alimentaires. Le frigo est accessible aussi bien depuis l’extérieur que de l’intérieur, idéal pour un apéritif improvisé au bord d’un lac, en montagne ou face à un coucher de soleil !

Pour aller au bout de l’idée, Volkswagen offre la possibilité d’installer l’auvent Thule à droite comme à gauche. Ce n’est pas une configuration figée en usine, mais un aménagement que vous pouvez réaliser vous-même (avec l’aide d’une seconde personne, recommandé). On peut même imaginer installer deux auvents pour doubler l’espace de vie.

essai volkswagen california auvent déplié

En ouvrant les cinq portes du Volkswagen California, on se retrouve totalement libre de ses mouvements, en contact avec la nature. Tellement que l’on peut même prendre une douche à l’extérieur grâce à la douchette intégrée dans le meuble arrière. Attention, l’eau n’est pas chauffée, donc prudence en hiver. En été, il suffit de laisser la voiture au soleil quelques minutes sans climatisation pour profiter d’une eau dépassant 30 degrés. Il est aussi recommandé d’installer un rideau de douche, car les randonneurs et autres animaux n’ont sûrement pas envie de vous voir en pleine toilette matinale.

essai volkswagen california douchette

Hôtel California

Même avec un prix de base à 68 400 €, l’hôtel Volkswagen California n’est pas le plus cher du monde. Vous n’aurez peut-être pas le luxe d’une suite présidentielle, mais vous pourrez la déplacer où bon vous semble, pour quatre personnes.


En effet, le Volkswagen California est prévu pour accueillir quatre personnes. On trouve un espace de couchage dans la cabine de 106 cm de large et 198 cm de long, avec un matelas de 6 cm d’épaisseur. Le toit relevable électriquement offre un second couchage de 113 cm de large et 218 cm de long. Une trappe permet d’y accéder en utilisant les sièges avant comme marchepied. Une fois fermée, cette trappe permet de s’isoler rapidement de la lumière extérieure. Si vous le souhaitez, trois fenêtres peuvent s’ouvrir sur cette tente, à l’avant et sur les côtés, offrant une vue à 180 degrés sur la nature. En relevant le sommier de cette « chambre à l’étage », la garde au toit passe de 1,30 m à 2,11 m, il est donc possible de tenir debout à l’intérieur, pratique pour se changer.

essai volkswagen california chambre haute

essai volkswagen california chambre du bas

Soyons francs, on imagine mal l’utilisation du California pour quatre adultes, car vous risqueriez vite de vous marcher dessus. On l’envisage davantage pour un couple, pour deux amis (l’un dormant en bas, l’autre en haut), ou alors pour une famille avec deux jeunes enfants.

Pratique et facile à utiliser

En seulement 5 minutes, ce qui est un Volkswagen Multivan devient un California, et inversement. Le toit relevable prend une trentaine de secondes pour se lever ou se baisser ; attention à ne pas pincer la toile de tente lors du repliage. L’auvent sort également en quelques dizaines de secondes, bien que l’on regrette que Volkswagen n’ait pas pensé à protéger la carrosserie à l’endroit où l’on repose la manivelle. Les acheteurs devraient penser à installer un sticker de protection transparent comme simple précaution.

essai volkswagen california toit relevé vitres ouvertes

De nombreux rangements sont proposés : sous les sièges, sous l’évier, contre les deux vitres arrière, ainsi qu’un coffre type aviation à l’arrière. Cependant, ces espaces seront vite remplis avec les objets de la vie quotidienne. Voyager en California suppose donc de partir avec l’essentiel, mais le strict minimum.

essai volkswagen california rangements

Un écran est présent à l’arrière. Bien qu’il ressemble à un iPod Touch, sa fonction principale n’est pas de diffuser de la musique (même si l’interface permet de le faire). Cet écran est surtout une unité de gestion pour contrôler les fonctionnalités du camping-car. Grâce à cet écran tactile, on peut activer le chauffage stationnaire, consulter le niveau de la batterie de camping, d’eau, ou encore de gaz. Une application permet également d’interagir avec la voiture et son espace de vie.

Notre nuit dans le Volkswagen California

Comme évoqué dans le titre, j’ai dormi dans le Volkswagen California et tout ne s’est pas passé comme prévu. J’avais prévu d’aller admirer le lever de soleil sur la mer Méditerranée, mais mes plans sont tombés à l’eau car j’ai raté le réveil. Et tout cela est de la faute du confort du Volkswagen California ! J’avais pourtant mis le réveil sur mon téléphone, en charge grâce aux nombreuses prises USB-C alimentées en permanence par les deux batteries camping, mais je n’ai pas entendu la sonnerie.

À la place, j’ai eu le plaisir d’être réveillé par le bruit du vent dans les pins et le son des vagues. Car s’installer en haut du Volkswagen California, c’est comme profiter d’une tente de camping sans les inconvénients. On se sent proche de la nature tout en étant en sécurité, en hauteur, dans une voiture verrouillée, protégé de la pluie par le toit rigide et la toile étanche. Si vous souhaitez profiter d’air plus frais, les vitres sont équipées de moustiquaires. Le matelas convient pour mon poids, à vérifier toutefois pour deux personnes en haut.


En bas, le confort est supérieur, de même que l’isolation phonique apportée par la carrosserie. Des stores coulissants opaques sont présents sur toutes les vitres arrière. À l’avant, des stores aimantés s’installent rapidement. Le pare-brise peut également être couvert pour créer une chambre totalement hermétique à la lumière du jour. Nous avons aussi pu faire une petite sieste en bas, où le confort du matelas est sensiblement supérieur. Cependant, s’installer demande de rabattre la banquette et de déplier le matelas ; il y a un peu plus de logistique car il faut retourner les appuie-têtes pour obtenir un sommier parfaitement plat. La meilleure utilisation est donc de réserver l’espace bas pour une pièce à vivre et le toit relevable pour la chambre. Ce lit peut accueillir deux jeunes enfants, c’est, selon nous, la meilleure utilisation de cet espace.

Le comportement du Volkswagen California sur la route

Je vous en parlais au début de cet essai, le Volkswagen California ne repose plus sur la base d’un utilitaire Volkswagen Transporter mais sur celle du Volkswagen Multivan. Si vous connaissez un peu ces trois modèles, vous vous dites sûrement qu’il s’agit de la même chose, mais ce n’est plus le cas. En effet, le Transporter et le Multivan partageaient auparavant une base commune, mais désormais, le Multivan repose sur la plateforme MQB du groupe Volkswagen, conçue pour les voitures particulières.

Cela apporte plusieurs avantages ! Comme le Volkswagen ID.Buzz récemment testé, le California n’a pas un comportement d’utilitaire. Son maniement est plus proche de celui d’un gros SUV peu dynamique. Le comportement n’est pas aussi louable que celui de l’ID.Buzz, van électrique de Volkswagen, en raison de l’architecture différente. L’absence de batterie dans le plancher n’offre pas le même centre de gravité bas. Mais rassurez-vous, le comportement du California n’est pas pénalisant sur les routes de montagne. Nous avons pu le conduire sur des routes sinueuses et étroites sans être gênés ni craindre de croiser un autre véhicule. À présent, on rêve d’une version ID.California dérivée de l’ID.Buzz long.

essai volkswagen california dynamique arrière

Le moteur est le fameux 2.0 TDI dans sa version de 150 chevaux. Ce diesel démontre encore tous les avantages de ce carburant avec un couple généreux dès les bas régimes, permettant de se déplacer à bon rythme sans voir la consommation exploser. Nous avons relevé moins de 7 l/100 km sur un parcours mêlant autoroute à 120 km/h et routes sinueuses avec forts dénivelés. Son faible appétit en carburant est bien aidé par la boîte de vitesses DSG à 7 rapports. Sans surprise, ce moteur est bruyant.

essai volkswagen california tableau de bord

Le confort reste bon, bien que la position de conduite ressemble à celle d’un utilitaire, sans miracle ici. Lorsqu’on doit franchir un ralentisseur, on ralentit non pas parce que les suspensions sont sèches, mais surtout pour préserver le mobilier embarqué. Et notre version d’essai avait ses rangements vides, nous pouvions donc rouler rapidement sans crainte d’abîmer un objet fragile. Chargé de vos effets personnels, il faudra rouler plus prudemment qu’avec une voiture conventionnelle, mais nous sommes encore bien loin d’un véritable camping-car profilé, lent et encombrant.

essai volkswagen california dynamique avant

Notre version d’essai haut de gamme Ocean était très bien équipée, avec notamment les sièges avant chauffants, le Digital Cockpit Pro, les feux Matrix LED IQ. LIGHT, le régulateur de vitesse adaptatif, le pack stationnement avec caméra de recul, les portes arrière et le hayon à fermeture assistée, la climatisation trois zones et le chargeur de smartphone à induction.

À noter qu’une version hybride PHEV doit arriver en 2025. Cette motorisation eHybrid utilise la grande batterie de 19,7 kWh que l’on trouve notamment dans la Golf GTE, le Tiguan eHybrid ou encore la Passat eHybrid. Avec cette capacité de stockage, le California eHybrid promet une autonomie de 91 km. Mais surtout, cette motorisation de 245 chevaux sera accompagnée de quatre roues motrices, une configuration parfaite pour explorer la montagne, été comme hiver, en profitant du chauffage du California.

Prix et conclusion

La gamme du Volkswagen California débute à 68 400 €, le prix de vacances en totale liberté, en autonomie. Notre version d’essai Ocean voit son tarif passer à 84 000 €. Heureusement, bien qu’il utilise une motorisation diesel, il n’est pas sujet au malus écologique. En effet, son homologation comme VASP (« Véhicule Automoteur Spécialisé ») permet d’éviter la taxation. Une bonne nouvelle pour un marché représentant 14 000 immatriculations en 2023.

Le Volkswagen California reste fidèle à ses valeurs, celles qui ont fait de lui le leader du marché des véhicules aménagés. Cette sixième génération s’améliore tant dans son comportement que dans son espace de vie. Tout semble bien pensé pour partir en vacances de longue durée, en France et même à travers l’Europe.