Le gouvernement italien inflige un coup dur à son industrie automobile

L’Italie réduit considérablement son soutien financier à l’industrie automobile, risquant de compromettre sa transition vers l’électrique

En 2022, le gouvernement italien avait promis un investissement de 8,7 milliards d’euros à destination de l’industrie automobile, s’étendant jusqu’à 2030 pour accompagner les constructeurs dans la transition énergétique. Cependant, le nouveau budget présenté par Giancarlo Giorgetti, ministre de l’Économie, propose de réaffecter une grande partie de ces fonds à d’autres secteurs. En effet, des 5,8 milliards d’euros initialement réservés pour la période 2025-2030, 4,6 milliards d’euros seraient ainsi redirigés, laissant l’industrie automobile face à une réduction drastique de son soutien financier. Cette réallocation représente une perte conséquente pour les constructeurs et pourrait freiner le développement des ventes de véhicules électriques en Italie, alors même que la transition écologique est un enjeu majeur à l’échelle européenne. De plus, cette décision pourrait attiser les tensions entre le groupe Stellantis et le gouvernement de Giorgia Meloni, dont la position pourrait fragiliser la relation entre les deux parties. Cependant, ce budget doit encore être soumis au Parlement d’ici la fin de l’année, et des ajustements restent possibles.

Si cette mesure venait à être adoptée sans modification, les montants disponibles pour les subventions et aides à l’industrie s’effondreraient, se limitant à seulement 200 millions d’euros par an entre 2025 et 2030. Cela contraste fortement avec les prévisions budgétaires antérieures qui allouaient 762 millions d’euros pour 2025 et un milliard par an de 2026 à 2030. Ce revirement est donc préoccupant pour l’ensemble des acteurs du secteur automobile en Italie, qui s’inquiètent de l’avenir de leurs projets dans un contexte de concurrence internationale intense.

Le ministre de l’Industrie, Adolfo Urso, a cependant tenté de rassurer en affirmant que le gouvernement veillera à ce que la chaîne d’approvisionnement automobile soit équipée pour faire face aux défis de la transition verte. Selon lui, les fonds restants seront concentrés sur le renforcement de la production, avec un accent particulier sur les composants, un domaine de force pour l’Italie.

Pourtant, cette réorientation des ressources signifie probablement la fin des aides pour encourager les consommateurs à passer à l’électrique dès 2025. Le PDG de Stellantis souligne que l’Italie est déjà l’un des pays de l’Union européenne les moins généreux en matière de subventions pour les voitures électriques. Ce manque d’incitations pourrait peser lourdement sur l’électrification du parc automobile italien, mettant en péril les ambitions écologiques du pays.