Porsche opère un virage stratégique majeur. Initialement convaincue par le potentiel de l’électrification, la marque de Stuttgart a choisi de recentrer son offre sur les modèles hybrides rechargeables et thermiques. Toutefois, ce changement de direction risque d’impacter les bénéfices de l’entreprise.
Un coût de 800 millions d’euros pour un retour en arrière
L’action de Porsche a chuté de 6 % le 7 février. Déjà affecté par une baisse des ventes, le constructeur a annoncé que ses bénéfices pour 2025 seraient inférieurs aux prévisions. Les marges bénéficiaires devraient se situer entre 10 et 12 %, bien en dessous de l’objectif initial de 20 %.
L’entreprise explique cet écart par un investissement de 800 millions d’euros, destiné à relancer les véhicules hybrides rechargeables et thermiques. Cette décision fait suite à un « affaiblissement de la demande pour les véhicules 100 % électriques », selon Porsche. La Taycan, modèle phare de la marque, a connu une année 2024 difficile, avec une chute de 49 % de ses ventes, n’atteignant que 20 836 immatriculations en 12 mois. Cette baisse importante semble avoir joué un rôle dans la réorientation stratégique de la marque.
Un signe inquiétant pour l’industrie européenne ?
Sur l’ensemble des motorisations, les livraisons de Porsche ont diminué de 3 % l’an dernier, avec un marché particulièrement touché : la Chine. Là-bas, les ventes ont chuté de 28 %, ce qui démontre un désintérêt croissant pour la Taycan, malgré une forte transition vers l’électrique. Pour aller de l’avant, Porsche prévoit de réorganiser son conseil d’administration. Les analystes de la Deutsche Bank ont salué l’augmentation des investissements dans les moteurs thermiques, même si cela engendre des coûts plus élevés que prévu, soulignant l’adaptation de Porsche aux attentes des consommateurs, notamment avec des modèles à essence toujours populaires. Porsche va également revoir ses capacités de production à la baisse.
Cette décision met en lumière les difficultés auxquelles font face les constructeurs automobiles européens pour s’adapter aux nouvelles technologies.