Le dernier salon IAA de Munich a été l’occasion pour l’équipementier français de montrer l’étendue de son expertise : capteurs pour le véhicule autonome, aide au stationnement, logiciels… Ses technologies sont au cœur de la voiture de demain.
Alors que Bosch jette l’éponge sur le lidar (le fameux capteur laser dont Tesla ne veut pas), Valeo affirme au contraire que cet élément sera indispensable pour rendre les véhicules autonomes. C’est d‘ailleurs ce que nous ont dit des ingénieurs de MicroVision, un autre acteur présent au salon IAA Mobility (tout comme l’américain Luminar et le chinois Hesai).
Valeo a été le premier dans l’industrie automobile à produire en série ce capteur. Grâce à sa technologie laser – protégée par plus de 575 brevets – il est possible de recréer une image 3D de l’environnement du véhicule à partir d’un nuage de points, avec une résolution inégalée à ce jour sur un système automobile.
Sur son lidar de troisième génération, Valeo atteint une résolution de 12,5 millions de pixels par seconde (amélioré d’un facteur 16 par rapport au précédent) et une portée de détection de 200 mètres pour les objets à faible réflectivité et de 300 mètres pour les objets à forte réflectivité. Ces performances autorisent des fonctions de conduite automatisée sur l’autoroute (jusqu’à 130 km/h) et en zone urbaine.
D’autre part, le capteur se distingue par une faible consommation et des dimensions compactes qui permettent de l’intégrer au pare-chocs ou au toit. Par ailleurs, Valeo collabore depuis 15 ans avec MobilEye (filiale du groupe Intel), un autre acteur majeur de la voiture autonome. Le français sera en charge de la conception du nouveau radar haute définition de la société. Il jouera le rôle d’intégrateur, avec la technologie radar novatrice de Mobileye (dont les logiciels et algorithmes qui vont avec) et les équipements et le soft de Valeo. L’ensemble du système répondra aux exigences les plus strictes en matière de sécurité fonctionnelle, cybersécurité, protocoles de communication rapide avec les réseaux embarqués à bord des véhicules, la robustesse électromagnétique, ainsi que pour les performances globales pendant la durée de vie du véhicule.
*Depuis 2015, les partenaires ont livré plus de 15 millions de caméras frontales intelligentes dans le monde.
Partenaire de BMW et de Renault pour leurs futures plateformes
En fait, l’équipementier tricolore propose tout un ensemble de capteurs (ultrasons, caméras, radars, scanners LiDAR), qui s’accompagnent au passage d’un système de nettoyage (une solution originale qui garantit leur efficacité). Les systèmes de perception de Valeo vont même jusqu’à gommer les frontières entre le réel et le virtuel.
Ainsi, la technologie Panorama XR affiche une image 3D à 360 degrés du véhicule en mouvement, comme s’il était filmé par un drone. Bon, OK c’est un peu du gadget… Cela permet théoriquement à vos proches de vous suivre à distance et de percevoir l’environnement du véhicule en réalité augmentée à 360 degrés, même depuis l’autre bout du monde. D’un simple geste, ils peuvent même piloter le « drone » qui survole votre voiture. Le genre de truc qu’adoreraient les fans de Tesla. Cette technologie peut également servir pour l’aide au stationnement.
Mais, l’expertise ne s’arrête pas là. Le groupe est également un architecte des futures architectures électroniques et logicielles. Par exemple, il met au point une plateforme matérielle évolutive pour des ordinateurs à haute performance (les HPC qui vont piloter les voitures de demain) qui pourront traiter beaucoup d’informations. La plateforme peut accueillir des puces de plusieurs fournisseurs, ainsi qu’une suite logicielle basée sur l’IA pour la vision par ordinateur, la fusion de données et le contrôle des véhicules.
L’expertise de Valeo a été retenue par BMW, qui fait appel à lui pour sa plateforme de véhicules électriques Neue Klasse. Les deux partenaires vont notamment développer des services innovants d’aide au stationnement. D’ailleurs, lors du salon IAA de Munich, sur le parvis du BMW Welt (le show-room futuriste de la marque face à son siège social), les deux partenaires ont fait une démonstration de téléopération. Concrètement, avec le concours de Deutsche Telekom pour la communication, un opérateur pouvait superviser une manœuvre de voiturier automatique, le véhicule allant se garer tout seul sans personne à bord. Une fonction de niveau 4 (sur une échelle qui va jusqu’à 5) sur l’échelle de la conduite autonome.
Valeo va accompagner aussi Renault dans le cadre de sa future architecture électrique et électronique. Les aides à la conduite et au stationnement feront aussi partie de la panoplie. Précisons au passage que le groupe français vient rejoindre Google et Qualcomm parmi les partenaires de référence, excusez du peu. Sinon, l’équipementier entend également devenir un acteur des robots-taxis. En Chine, il a signé un accord de partenariat avec le leader local, DiDi Autonomous Driving (filiale de Didi Chuxing, l’équivalent d’Uber dans l’Empire du Milieu. Les deux sociétés vont mettre en commun leurs savoir-faire en matière de conduite autonome. Valeo a d’ailleurs investi au capital de cet acteur.
Une offre logicielle en mode 360
A l’occasion du salon de Munich, Valeo a lancé également anSWer : une nouvelle offre de solutions et services logiciels.
Elle s’articule autour d’applications, de ce qu’on appelle le middleware (la couche intermédiaire au niveau du logiciel) et de services. L’équipementier entend par exemple proposer des services autour de ses points forts : les systèmes d’aides à la conduite (ADAS), l’éclairage intelligent, l’électrification et la gestion thermique.
Grâce à sa maîtrise de la communication entre les applications et le système de commande sur puce, il garantit que le système fonctionne de manière efficace et sécurisée. Valeo anSWer apporte des solutions sur mesure pour offrir aux véhicules connectés les meilleures performances en termes de sécurité, de cybersécurité et de mises à jour en temps réel et à distance. C’est une approche agnostique et en mode open-source. Elle se veut compatible avec une large gamme de systèmes d’exploitation.
Le groupe français gère la conception de l’architecture logicielle, l’intégration, la validation, les tests et la maintenance. Il faut savoir que chez Valeo plus de 40 % des 20 000 ingénieurs se consacrent aux logiciels et aux systèmes. Le français revendique d’ailleurs 30 ans d’expérience dans ce domaine.
Pour résumer
Le dernier salon IAA de Munich a été l’occasion pour l’équipementier français de montrer l’étendue de son expertise : capteurs pour le véhicule autonome, aide au stationnement, logiciels… Ses technologies sont au cœur de la voiture de demain.