Plus de 300 000 Dirhams dans une Dacia, c’est grosso modo le raccourci qui peut être fait en voyant le nouveau Bigster. Mais c’est aussi, un peu, la mission que s’est donnée la firme roumaine. Car avec ce SUV 5-places, grand frère du Duster, le constructeur roumain s’invite dans une cour dans laquelle il n’a jamais pu pénétrer. Qu’en disent les chiffres, seuls juges de paix au milieu des avis et autres prédictions ? Verdict après quasiment 8 mois de commercialisation.
Depuis sa renaissance sous l’impulsion de Renault en 1999, Dacia tient sa promesse, en proposant aux automobilistes européens la meilleure voiture possible au prix le plus serré possible et sur presque tous les segments. Avec une nette montée en puissance depuis 2010, à la faveur de voitures plus sexy que les premières Logan et ou Lodgy. Voiture la plus vendue aux particuliers – et de très loin ! – en France et sur le Vieux Continent depuis plusieurs années, la Sandero confirme que le constructeur roumain tient aujourd’hui une place quasi imprenable.
Comme une zone de confort, qui ne doit toutefois pas faire oublier que dans ce cas, simple ne veut pas dire facile. Et qu’en parallèle, Dacia se complique cette année la tâche, avec son nouveau Bigster. Car à jouer les grands Duster, ce SUV 5-places de 4,57 m de long vient chasser sur les terres de concurrents plus haut de gamme contre lesquels Dacia n’a jamais pu lutter, faute de légitimité. Ce Bigster est-il un candidat sérieux pour chiper des clients aux anciens Nissan Qashqai, Volkswagen Tiguan et autre Peugeot 3008 devenus aujourd’hui trop chers ? C’est toute la démonstration que le Bigster doit encore faire. Toit ouvrant panoramique, jantes 18 pouces – on en passe –, jamais une Dacia n’a été autant équipée, mais cela donne-t-il au Bigster le droit de dépasser allègrement les 300 000 Dirhams en version hybride 155 ch ?
Le Dacia Bigster commence bien sa carrière
A en croire les premiers chiffres de ventes, la réponse est oui. Commercialisé depuis le début de l’année 2025, le SUV familial roumain a déjà conquis presque 9200 clients. C’est certes trois fois moins que son best-seller de petit frère, mais voilà qui classe le Bigster à quelques encablures seulement d’un Renault Austral (13 000 ex), d’un Tesla Model Y ou d’un Volkswagen Tiguan, tous deux autour de 10 000 unités. Sans oublier qu’avec des prix dévoilé le 9 janvier, le Bigster a forcément débuté 2025 avec du retard sur les concurrents ici cités. Surtout, ce sont majoritairement des acheteurs particuliers que Dacia convainc. Pour le coup, c’est un léger camouflet, puisque la marque prétendait être un choix crédible pour les entreprises. Or ces dernières ne représentent même pas 10% des achats. Pas de quoi bouder son plaisir pour la branche “abordable” du groupe Renault, qui élargit incontestablement son portefeuille d’acheteurs avec des bons de commandes au-delà des 320 000 Dirhams sans doute rarement vus auparavant.
La mission n’est pas encore totalement accomplie puisqu’il s’agit de la première année de commercialisation de ce Bigster dont on attend de voir le rythme de croisière une fois l’effet nouveauté passé. Gageons aussi que Dacia n’en n’oublie pas ses fondamentaux (simplicité, tarifs contenus) lors du renouvellement des Sandero et Spring, dont l’une devra prendre le virage de l’hybride et l’autre lutter efficacement contre la concurrence chinoise, Leapmotor T03 en tête.
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